04 janvier : Arrivée sur les terres jamaïcaines, yeah man...
Nous y voilà, et par où commencer... Tellement de dépaysement en seulement 3 jours ici ! Tu te retrouves vite mal à l'aise car les blancs sont rares à Kingston ! Arrivés à l'aéroport, déjà les agents de l'immigration sont étonnés qu'on voyage autant. Surement qu’ils ne voient pas tous les jours des petits français faire un tour du monde et passer par la Jamaïque. Et on en est fiers ! Pour une fois nous visitons une terre inconnue pour la plupart des voyageurs que l'on connait, et c'est la vraie aventure ! Car la Jamaïque c'est vraiment un pays où il n'est plus aussi facile de se déplacer (ah qu'est-ce qu'on regrette les bus d'Amérique du Sud !), où la vie est extrêmement chère pour nous et où la plupart des villes de l'île où se trouvent les plages sont complètement américanisées... Nous nous demandons encore où nous allons pouvoir passer nos 3 semaines sans nous ruiner !
Nous sommes donc arrivés à Kingston, tant connue pour sa criminalité (ce qui ne rassure pas Alicia), et déjà dans la rue les regards sont posés sur nous. Nous avons d'ailleurs attendu un bon moment avant de sortir à cause d'une pluie tropicale de 2h environ qui nous a permis un peu de repos. Donc petite marche dans les alentours, où on ne croise pas grand monde (pas très rassurant) et où un taxi nous offre ses services... en patois jamaïcain... Oh my god quelle est cette langue incompréhensible ! Nous ne comprenons absolument rien et préférons continuer notre chemin. Après avoir mangé (au fast food car c'est la seule chose que l'on peut se permettre ici), nous sommes vite passés à la banque avant de rentrer dans notre petite chambre de 5m carré payé 30 dollars, c'est à dire beaucoup... Mais dès le lendemain, nous sommes récupérés par Robin, notre hôte (tellement gentille) qui nous emmène dans sa guesthouse dans les Blue Mountains. Car ici, chacun connait quelqu'un quelque part et nous avançons comme ça pour le moment.
Nous voilà donc au milieu de la montagne jamaïcaine, où nous dormons dans une cabane, au milieu d'une végétation impressionnante. Non loin d'ici se trouve un "rasta camp", où nous avons pu rendre visite à quelques personnes vraiment adorables au sommet de la montagne. Un jeune garçon nous a guidé (moyennant bien sûr un petit pourboire) dans la montagne jusqu'à quelques baraques pour y rencontrer d'autres habitants du camp. Mais malheureusement personne n'était chez lui à ce moment-là. Finalement nous avons dû rentrer pour un tour dans les plantations de café. Car le café des Blue Mountains est un des meilleurs du monde à ce qu'on dit. Après une conduite dans la nuit, et dans la brume (où Alicia n'était pas au top de la zénitude), nous sommes arrivés chez une très gentille dame qui nous a permis de gouter ses différents cafés. A cause du manque de place encore une fois, nous n'avons pas pu en ramener ce qui est bien dommage...
11 janvier : Port Antonio, après la pluie, bah vient la pluie...
Des nouvelles de la Jamaïque après 4 jours passés dans le "bush", à dormir dans une petite cabane sans électricité où les moustiques se sont bien régalés. 4 jours chez Carla alias "BuBus", une belge rasta qui vit ici depuis 15 ans, non loin de Port Antonio, tout près de la plage. A Port Antonio, les touristes sont très rares dans les rues, donc dès qu'on a été repérés, tout a été prétexte à nous vendre quelque chose ou à nous demander de l'argent. On s'est fait avoir une fois, deux fois, mais c'est comme ça qu'on a appris pour les prochaines fois ! Mais Port Antonio était l'endroit rêvé pour nous. Peu de touristes, des plages de rêve tout le long de la côte, et où l'on pouvait sortir le soir sans crainte. Malheureusement la Jamaïque n'est pas vraiment ce qu'on imagine. Il ne fait pas toujours très chaud avec un grand et beau soleil. Et on en a fait les frais. 3 jours de ciel nuageux et pluvieux et un jour de soleil pas vraiment éclatant. Il a donc bien fallu s'occuper. Tour de bateau (une des arnaques d'ailleurs) de 10 minutes en longeant la côte jusqu'à une petite île, "Monkey island" qui n'a été que pour nous (ou presque) pendant 2h. Petit tour également sur le "Blue lagoon", dont la couleur nous a ébloui, tout comme les eaux des plages de cette côte nord-est. Le seul jour de "beau temps" s'est passé sur "Winifred beach", une des rares plages gratuites que l'on avait à proximité. Une eau transparente et peu de gens, vraiment un bon jour pour se rebooster un peu. Nous aurions bien attendu le beau temps plus longtemps, mais après le dernier jour à la plage et une pluie qui s'est abattu sur nous et notre hamac (et où Alicia a joué la grande sœur avec une petite jamaïcaine du nom d'Abi), nous avons décidé de quitter ce petit paradis sans même avoir pu bien en profiter.
12 janvier : Ocho Rios et Nine miles, sur la tombe de Bob Marley...
Après avoir pris 1 taxi et 3 minibus, nous sommes arrivés à Ocho Rios, une ville nettement plus touristique. On n'a d'ailleurs pas encore parlé des transports jamaïcains... Il faut savoir qu'on ne se déplace de ville en ville que par minibus de 20 places mais qu'un minibus ici, n'est JAMAIS plein. Même si personne ne peut plus bouger à l'intérieur, le chauffeur trouvera toujours un endroit pour caser une personne de plus.
Assez unique comme expérience ! Enfin bref, notre but depuis Ocho Rios était d'aller à Nine Miles qui se trouve à 1h15 de route et où se trouve l'ancienne maison et la tombe de Bob Marley. On est tombé de haut quand on a vu que les prix avoisinaient les 100 euros pour aller là-bas. Et 15 euros l'entrée, c'était pas dans notre budget ! Coup de blues d'Alicia qui se rend compte que la Jamaïque c'est vraiment fait pour les "Américains" et surtout à Ocho rios où toute l'activité est concentrée sur les bateaux de croisière qui débarquent toute les semaines. Et en plus avec les Jamaïcains qui ne t'aident souvent que dans leur intérêt, ce fut une matinée assez difficile. Mais "Indean" nous a démontré que les Jamaïcains ne sont pas tous les même avec les touristes. Sans arrières pensées, il a remonté le moral d'Alicia, nous a emmené à Nine miles pour 25 euros et nous a attendu pour rentrer en ville. Il nous a bien fait comprendre qu'ici, si tu es touriste malheureusement on te traite en touriste. Tu paieras souvent plus cher qu'un local, mais si tu as un ami jamaïcain, ce sera plus facile pour toi. Il nous a aussi fait découvrir le "Fern Gully" en revenant : une route au bord de laquelle la végétation forme un tunnel naturel. Impressionnant et également au programme des "excursions touristiques" à je ne sais quel prix. Pour en revenir au musée, nous avons d'abord vu toutes les plantations de Nine Miles (encore une autre arnaque d'ailleurs...), où l'on trouve toutes sortes de fruits, légumes et autre plante si connue en Jamaïque... Après ce petit tour, nous rentrons dans la maison de Bob et on découvre des disques d'or et de platine, des photos de lui, des objets lui ayant appartenus. Ensuite nous voilà dans sa chambre, devant son lit, sa cuisine, la pierre où il aimait méditer. Malheureusement, le site a été un peu "arrangé" juste pour les touristes. On doute que Bob posait une serviette à son effigie sur son lit... Enfin nous voilà devant sa tombe, où certains ont laissé des bougies, des photos et divers objets. Comme dit Lilian : " Je ne pourrai pas prendre une pierre sur la tombe de Bob, je devrais en laisser une plutôt ".
17 janvier : La côte Ouest, direction la plage de Négril...
Après avoir passé quelques jours sur les plages d'Ocho Rios, à se baigner et à trouver des cadeaux pour chacun, nous partons pour la côte Ouest de la Jamaïque. 11 kilomètres de plage de sable blanc et eau turquoise, et des restaurants partout (où on ne mange jamais assez), c'est ça Négril. Deuxième ville la plus touristiques après Montego Bay selon nous, mais beaucoup plus tranquille. Même si certains vendeurs ici sont parfois assez agressifs quand on leur dit non. Nous y avons d'ailleurs revu deux français rencontrés avant en allant à Port Antonio. Le monde est très petit quand on voyage ! Nous avons donc profité ici d'un grand soleil tous les jours (ça nous change !), le farniente total où tout est possible à pied. Le seul problème ce sont les repas qui ne sont jamais assez copieux pour le prix que tu as payé mais bon, le Burger King nous a aidé dans toutes les villes de Jamaïque pour le moment...^^ Avant de repartir on s'est quand même payé le luxe de louer un scooter pour explorer les alentours en toute liberté, pour une fois. Même seuls sur les routes de campagne, les jamaïcains ne manquent pas de t'interpeller. On a préféré ne pas y répondre pour cette fois... On a pu se rendre également au Rick's Café, le bar connu pour ses plongeurs qui offrent un spectacle en échange de "tips" (pourboires) de la part des visiteurs, et son magnifique coucher de soleil sur la mer. Même si pour une boisson on paye 3 fois plus cher qu'ailleurs, cela vaut le détour. Négril a été aussi le lieu de notre premier repas I-tal, c'est à dire végétarien, repas typique des rastafari. Citrouille, A-kee (LE fruit local), et même un gâteau à la banane sans œufs. Deuxième expérience inoubliable à Négril, le fameux SOUND SYSTEM. C'est à dire des murs de baffes qui crachent un son... Juste impressionnant. Après avoir bien profiter de Négril, nous finissons notre tour de l'île dans le sud, à Black River et Treasure Beach avant de rentrer à Kingston...
19 janvier : Black River, 2 nuits en bord de mer, dans un bus...
En arrivant à Black River, on n'avait pas vraiment idée de ce qui nous attendait. A la descente du bus, un rasta nous a proposé de nous aider à trouver où dormir sur la plage. Bien sûr après 3 semaines ici, on sait très bien que suivre un jamaicain, ce n'est JAMAIS (ou presque) gratuit ! Enfin nous l'avons quand même suivi car de toute façon on n'avait aucune idée d'où aller. Bonne surprise que cette petite maison au bord de la mer, où notre chambre se trouvait... dans un bus ! Assez insolite (et petit), on a tenté d'y dormir juste pour l'expérience unique. Electricité, douche et toilette, on n'a pas toujours eu autant de luxe dans une vraie chambre ! Les délicieux repas du soir, fait maison, une partie de dominos avec les jeunes du coin, un coucher de soleil depuis la cabane au bord de la mer ont rythmé nos 2 soirées là-bas. A cause des pluies nocturnes, Lilian n'a toujours pas eu l'occasion de faire son feu au bord de la mer, mais nous avons encore le temps ! La fin approchant, on a décidé de profiter un max et on s'est offert un tour sur la Black River, un marais où les crocodiles et les oiseaux cohabitent. Les reflets de la végétation du marais sur l'eau étaient juste magnifiques. Un petit stop chez "Sista Lou" où on a pu goûter du crabe et retour à la guesthouse pour repartir aux YS falls. Un peu galère pour y arriver mais on est arrivé à la presque fermeture (qui est à 15h30 !) pour découvrir des cascades dans un cadre magique. C'est d'ailleurs là qu'on a trouvé où tous les français étaient cachés ! Après peu de temps passé dans cette petite ville, nous repartons avec un bon souvenir en direction de Treasure beach, dernière destination avant le retour à la grande ville...
22 janvier : Repos à Treasure beach et retour à Kingston...
En allant à Treasure Beach, on a découvert une petite ville en bord de mer, où le temps s'est arrêté. Une plage, quelques petites guesthouse, un resto pour tout le monde, et les gens sont cooool. Rien à voir avec les villes touristiques vues avant. Et on se dit en arrivant là que si toutes les villes de Jamaïque qu'on a traversé pouvait être comme celle-ci, le voyage aurait été complètement différent. Nous avons d'ailleurs dormi dans l'endroit le plus "classe" qu'on est vu, et pour le moins cher qu'on ai payé ! Nous avons donc passé 1 jour et demi dans ce petit coin zen avant de retourner à la folie de Kingston. La plage de Treasure Beach n'avait rien à voir avec les eaux turquoises de Negril, mais nous avons retrouvé les vagues et Lilian y a passé des heures comme un vrai petit garçon !^^ Désormais nous sommes à Kingston (après un trajet en minibus atroce...) et l'ambiance n'est plus la même qu'au premier jour. Du monde dans les rues, tout est ouvert et Alicia n'a plus peur de sortir le soir ^^. Nous avons donc fait un tour dans cette grande ville, aperçu Devon House (une des choses à voir ici) et le musée de Bob Marley où nous n'irons surement pas. Nos derniers souvenirs sont achetés et nous ne savons plus où les mettre ! Nous repartons donc lundi matin à l'aube pour New york via Miami.
On en a vécu des jours de galère dans ce pays. On a du surveillé de (très) près le budget, se méfier de la plupart des gens, faire confiance malgré tout à certain, supporter le mauvais temps, avoir des bonnes et des mauvaises surprises,... Au final ce qu'on garde en tête, ce sont des paysages magnifiques, des rencontres, des trajets en minibus assez inoubliables,... Nous quittons la musique reggae, les couleurs rastas peintes sur les murs, les pushcart, le "ting" boisson typique, les rasta à chaque coin de rue, les "yeah man", "respect", ou "sexy girl" et "beautiful girl" dès que Lilian a le dos tourné... Et nous tenons à dire qu'après avoir revu Rasta Rocket en Jamaïque, on peut dire que ce film n'est que PURE vérité !^^