02 février : Arrivée à Bogota, il est temps de découvrir la gentillesse colombienne...

Nous y voilà, après 1h30 d'avion nous sommes arrivés dans la grande capitale Bogotá. On sait qu'ici, il va falloir faire attention et déjà notre voisine dans l'avion nous conseille de faire très attention si l'on va dormir à Bogotá. Mais nous décidons qu'il est encore assez tôt pour prendre un bus et se rendre directement à Villa de Leyva à 4h de route au nord. Il faut donc trouver un taxi et c'est surement ce qui craint le plus dans le pays. Les sites de conseils aux voyageurs nous conseillent même de ne pas en héler dans la rue... Ça va être compliqué quand même d'en appeler un chaque fois sans téléphone. Enfin à la sortie de l'aéroport c'est assez sûr mais comme c'est un peu un rituel quand on arrive dans un nouveau pays, on se fait un peu arnaquer par le taxi. Même avec un compteur, on arrive au double qu'on avait entendu... Enfin un taxi en costard cravate, ça aurait dû nous mettre la puce à l'oreille.
Bref on arrive au terminal de bus et il est difficile de trouver la bonne agence qui va à "Leyva" et non à "Neiva" comme tout le monde le comprend. Heureusement qu'on se rend compte de l'erreur et qu'on ne monte pas sans réfléchir. Un peu plus et on se retrouvait dans le sud du pays. Après quelques minutes de recherches on trouve les bonnes agences. Elles sont toutes alignées et la concurrence fait rage. On se retrouve même avec une réduction sur nos billets en moins de 5 minutes. Et vu le prix des transports dans ce pays, ça va sûrement nous aider d'être en basse saison. Nous sommes arrivés à Villa de Leyva de nuit, vers 18h mais heureusement c'est un petit village de montagne donc rien à y craindre. Une gentille dame nous accompagne même jusqu'à l'hôtel qu'on recherche alors que c'est à l'opposé de chez elle. C'est une Américaine expatriée et apparemment beaucoup de Français le sont aussi. Les Français ont l'air d'adorer ce pays alors nous allons en juger par nous-mêmes ! Il est en tout cas facile de négocier pour dormir dans cette petite ville. C'est très touristique, à en juger par les restaurants et hôtels qu'on y trouve, mais en ce moment c'est assez calme. Nous dormons dans un endroit très calme en haut du village et notre hôtesse Carmen nous prépare le petit déjeuner le matin avant de s'assoir avec nous pour discuter. On discute surtout d'argent, du pays qui connaît des problèmes de sécurité et de religion. Elle est d'ailleurs très choquée qu'en France, les lieux comme les écoles soient laïques. Pour elle qui est très croyante (et vivant dans un pays en majorité catholique), nous sommes comme opprimés de ce côté-là. Pas vraiment le temps de lui expliquer le pourquoi du comment, il faut qu'on aille visiter Leyva et trouver des chevaux pour l'après-midi. Le village est en grande partie blanc, colonial avec des rues pavées et sa grande plaza mayor où nous aimons nous assoir en fin de journée. Le tour est vite fait et en cherchant une finca où louer des chevaux, nous tombons sur une petite colombienne qui nous demande si nous voudrions faire du cheval. On ne sait pas comment elle a deviné, mais elle parle très vite et beaucoup trop pour qu'on comprenne tout. Ce qui nous vaut des bons fous rires qu'on essaie de cacher. Mais elle est tellement gentille qu'on la suit et en début d'après-midi on se retrouve pour une balade de 1h30 de cheval dans les alentours. Ce n'est pas une balade à couper le souffle mais le cheval d'Alicia qui n'écoute rien et qui ne laisse pas passer celui de Lilian nous permet de bien rigoler. On traverse un peu la ville, on se fait courser par quelques chiens, on se retrouve dans le désert aux "pozos azules" et on revient. On revient un peu plus tôt que prévu mais nos jambes nous en remercient.
Il est déjà temps de partir mais avant, Carmen tient à prier pour nous. Une scène un peu surréaliste que nous trois, autour de la table les yeux fermés et les mains jointes pendant qu'elle récite sa prière... Nous sommes contents de l'avoir connu mais il faut partir pour San gil. Les temps de trajet sont très longs en Colombie et c'est encore 4h pour aller jusqu'à San gil. Nous restons dans le premier hôtel visité qui ne coûte pas cher et on part à la rencontre de cette nouvelle ville. Elle est plus grande et le trafic est plus important. Nous sommes surtout ici pour les activités comme le rafting, l'hydro-speed, qu'on peut faire sur le Rio fonce ou le Rio Suárez. Le rafting étant trop calme sur le premier Rio et beaucoup trop intense sur le second, nous avons choisi l'hydro-Speed sur le Rio Fonce. Mais d'abord, petite folie, nous prévoyons pour le lendemain un vol en parapente sur le canyon de Chicamocha. C'est le plus cher mais pour 150 euros le vol et l'hydro-Speed pour nous deux, on dit oui de suite. Arrivée l'heure de voler le lendemain, nous sommes très impatients. Alicia est la première et une fois équipée de la tête aux pieds (on dirait un insecte) il faut s'élancer. Il faut même courir une fois la voile levée et c'est parti pour 20 minutes de vol incroyable. Plus on monte, plus c'est impressionnant et la vue sur le canyon est magnifique. Il n'y a plus qu'à profiter du moment et se taire. Tout se passe bien mais à la fin une légère nausée arrive, et il est temps de redescendre... Tout se passe bien même pour atterrir et vient le tour de Lilian. Encore une fois aucun problème, mais l'atterrissage est plus compliqué ! Ils essaient 3 fois d'arriver sur la piste jusqu'à devoir se poser plus loin. Mais tout va bien et nous sommes tous les deux plus que ravis de cette expérience inoubliable.
Le lendemain, l'hydro-Speed a été tout aussi réjouissant ! Juste une planche et des palmes, seuls dans les rapides du Rio fonce et Nestor notre guide dans son canoë qui s'éclate. On s'éclate aussi mais parfois Alicia se retrouve sous l'eau et se cramponne à sa planche ! Mais il n'y a pas eu d'encombres jusqu'à la fin où Lilian s'est tapé le genou contre un rocher. Alicia a des ampoules partout mais ça valait vraiment le coup ! Nous avons profité de notre passage à San gil pour visite aussi le village de Barichara juste au nord. Un petit village aux couleurs ocre vraiment joli. Même son église est plutôt originale. On y cherche aussi quelques souvenirs mais les femmes qui voient un touriste tous les deux jours ne sont pourtant pas prêtes à négocier, même pour un bracelet... On repart sans avoir pu goûter aux "fourmis à gros cul" (de vraies fourmis) comme on les appelle mais impossible d'en trouver ! Direction Santa Marta sur la côte Caraïbe, une nuit de bus nous attend....


 
 
05 février : La petite baie de Taganga, point de départ pour une nuit dans le parc Tayrona...

Cela faisait un moment qu'on n'avait pas pris de bus de nuit. Pour aller jusque dans le nord, à Santa Marta, c'est déjà au moins 11h de bus. Nous ne savions pas en arrivant, si nous restions dans cette grande ville ou si nous allions jusqu'à Taganga juste à côté. C'est un petit village de pêcheurs dont la réputation se détériore à cause des touristes qui viennent principalement pour boire et faire la fête. Un Allemand qui était dans le même bus que nous, nous a proposé de partager un taxi pour se rendre à Taganga, ce qui nous a décidé. De toute façon Santa Marta n'a pas l'air d'être une jolie ville. Quand nous passons la vallée qui sépare les deux villes, nous découvrons avec surprise le village de pêcheurs qu'est Taganga. C'est plutôt joli et à part le fait que nous sommes dimanche et que tout le monde vient se baigner ici, ça a l'air plutôt tranquille. On a un peu de mal à trouver une chambre privée et on croise quelques spécimens rentrant de soirée (il est 8h30 du matin !), qui nous font fuir de certains hôtels. Comme souvent un homme nous interpelle et nous conduit jusqu'à "la casa de Mr Wilson". Un homme particulier que Mr Wilson, premier prix du premier concours de coiffure gay, ou un truc dans le genre... En tout cas il possède 2 chambres, des emplacements de tente où certains paraissent rester des mois et où ils travaillent sur ce qu'ils vont vendre (bijoux, articles en cuir.....), de vrais babacools. Et c'est ce qui résume le mieux ce village, babacool. Il n'y a que quelques rues, et en montant le long de la mer sur la vallée, nous pouvons accéder à d'autres plages plus ou moins petites. On a trouvé une petite crique assez tranquille (la marche jusque-là sous un soleil de plomb était assez ardue), jusqu'à que d'autres touristes la découvrent aussi. L'eau est froide mais le soleil tape tellement fort qu'on n'a pas d'autres choix que de se baigner toutes les 5 minutes. Une chose qu'on apprécie durant nos quelques jours ici, ce sont les couchers de soleil magnifique qu'on admire depuis la plage, boissons à la main. Tout le monde se retrouve là, deux danseurs fiers de leur origine africaine qui nous ont fait un sacré show, les footballeurs, vendeurs ambulants... On a même droit le dernier jour à un affrontement Argentins-Colombiens qui heureusement s'est calmé rapidement.

Dès le lendemain, nous avons laissé nos sacs pour se rendre au parc Tayrona. Ce parc est le plus visité du pays, et tout le monde nous en dit du bien depuis que nous sommes en voyage. Quand nous arrivons, nous découvrons un ciel gris et un peu de pluie mais cela s'est vite dissipé. Nous n'étions pas encore entré que déjà on nous arrêtait à cause de nos sacs en plastique. Pas le droit aux sacs dans le parc... Seulement nous avons toute la nourriture à l'intérieur et une partie de nos affaires pour ces 2 jours. On s'énerve un peu et on trouve une solution en faisant un sac avec la serviette de Lilian. Si notre sac plastique avait été à l'intérieur d'un sac à dos, personne ne l'aurait vu, mais bon on continue et on va payer. 15 euros l'entrée quand même, c'est encore plus cher qu'au Costa Rica ! Il faut marcher environ 1h avant d'arriver à la plage d'Arrecifes où nous avons choisi de poser nos affaires et dormir pour la nuit. Il fait très humide et ça monte parfois, ce qui rend la marche compliquée. Mais à Arrecifes nous trouvons un hamac pour la nuit, avant de continuer la marche jusqu'à la Piscina. C'est une plage où nous pouvons nous baigner, contrairement à Arrecifes où le courant est trop fort. Enfin on peut se rafraichir un peu avant de finir notre marche pour El Cabo. C'est LA plage du parc, celle où tout le monde dort et où tout le monde se baigne. Ce qui donne la Côte d'Azur en plein mois de juillet. Trop de touristes, pas beaucoup de place et une plage pas plus belle que celles qu'on a déjà vu. Nous pensions manger à El Cabo, mais au dernier moment, nous sommes repartis en arrière avec une lampe-torche pour deux (1h de nuit dans la jungle c'est quand même plus marrant !). Arrivés à la plage d'Arrecifes, il faut marcher encore 10 minutes dans le sable en essayant de ne pas se prendre les chauve-souris qui nous tournent autour. Nous sommes arrivés sans problème et après un repas bien mérité, nous sommes allés admirer les étoiles allongés sur la plage. Un moment d'intimité brisé par un garde et sa lampe torche téléphone qui venait pour nous dire qu'on n'avait pas le droit de dormir ici... Oui monsieur on a un hamac pour ça. D'ailleurs il est encore tôt mais on va se caler dans nos hamacs tous alignés et serrés comme des sardines. La lumière s'éteint à 22 h, ce qui ne nous laisse d'autres choix que de dormir.
Le lendemain, après une baignade pas trop loin du camping, nous sommes retournés en arrière, sous une chaleur difficile à supporter. Nous avons décidé de rester une journée de plus à Taganga, pour tenter d'aller à Los Angeles, plage de surf pour Lilian. Finalement les vagues sont trop fortes et c'est trop dangereux, il rend sa planche sans la payer. Nous avons quand même profité de cette grande plage où il n'y a pas grand monde. Il est temps de quitter Taganga où nous avons apprécié notre passage, même si le parc ne valait pas les éloges qu'on lui porte. En tout cas pour nous qui avons des points de comparaison. On se rend compte également que tous les touristes sont concentrés dans le nord et que cela a des effets plutôt mauvais sur la population. On se rend bien compte que les habitants en contact avec les touristes, perdent un peu leur sourire, leur gentillesse. Pas tous heureusement pour nous mais l'esprit des petits villages du centre nous manque déjà. Nous partons en van collectif jusqu'à Carthagène en zappant Barranquilla (nous ratons le carnaval qui sera en mars, un peu dégoûtés quand même)....


 
 
 
10 février : Carthagene, touristique mais magnifique...

Carthagene c'est LA ville touristique de Colombie, une ville où le passage est presque obligatoire. La ville est entourée de remparts et nous dormons à Getsemani, vieille ville aussi mais moins recommandable la nuit. Des hommes sont saouls toute la journée et beaucoup de prostitués trainent autour du quartier. Mais c'est ici que les hôtels sont bon marché et que sont regroupés tous les touristes en sacs à dos, donc ce n'est pas si dangereux si on ne traine pas à 3h du matin. Notre découverte de la ville s'est faite petit à petit, chaque jour.
Le premier jour n'a été qu'un petit repérage pour les jours prochains, on a trainé un peu dans la ville, cherché les endroits où on peut manger nos menus économiques qui coûtent peu, et chercher quelques souvenirs à ramener. Ici, c'est sans doute plus cher qu'ailleurs mais au moins il y a du choix et de jolies choses. Lilian s'est enfin trouvé un maillot de la Colombie, après beaucoup d'hésitation. L'occasion de rencontrer Hayder le vendeur, un homme très gentil dans cette ville où il est difficile de rencontrer des Colombiens. Il fait très chaud à Carthagène et il est difficile de marcher longtemps. On finit cette balade sur les remparts, côté mer, et ensuite on va se reposer un peu. Dans notre auberge, une grand-mère est toujours là, c'est sûrement son hôtel, et elle nous parle à chaque fois. On ne comprend pas toujours ce qu'elle dit et desfois elle s'énerve un peu alors on ne sait pas si elle ne perd pas un peu la tête !
Le deuxième jour, il est temps de dégainer l'appareil photo et de visiter à fond le vieux centre, ses maisons de toutes les couleurs, plus ou moins neuves, les rues de boutiques de luxe, les places, on mange une glace,... Et on finit de nouveau sur les remparts pour le coucher de soleil et encore une fois, nous ne sommes pas les seuls.
Le lendemain, même programme, on se balade dans les rues, on se pose ici et là pour observer les gens qui passent, ... En fin d'après-midi on va voir du côté de la plage à Boca Grande où on sent plus un esprit américain que colombien... Les vendeurs de souvenirs sont insupportables et nous suivent partout. On prend juste le temps de boire un coup en bord de plage et Lilian va se rafraichir un peu dans l'eau avant de rentrer. Le soir venu on décide de se rendre après manger dans le centre-ville pour profiter de l'ambiance. La musique bat son plein, et tout le monde est en tenue de soirée. Sauf nous bien sûr... Nous nous posons sur une place près d'un bar avec de la musique latine pour manger une glace avant de rentrer. Seul point noir de la soirée, en allant jusqu'au centre-ville, nous avons assisté malgré nous à un accident taxi-moto. L'homme est au sol, sans casque et en tee-shirt et tout le monde accourt pour regarder. Nous passons notre chemin car si on ne peut pas aider, inutile de rester là.
Arrive déjà le dernier jour, et après une bonne salade de fruits préparée par les Colombiennes hautes en couleurs sur une des grandes places, nous nous consacrons aux alentours de la vieille ville. En particulier à notre quartier Getsemani. Il n'a rien à envier au quartier plus riche car ses rues sont toutes aussi belles. Les graffitis en plus qu'on a plaisir à prendre en photo. On assiste encore à une altercation, où des hommes sortent bouteilles et bâtons pour régler leurs différends. On s'escive donc vite dans une rue à l'abri de tous problèmes. Un peu plus loin, on aperçoit le Castillo de San Felipe qu'on ne verra que de loin. Notre bus n'étant qu'à 17h30 nous attendons que le temps passe assis sur un banc sur notre place favorite. Comme toujours on observe, les musiciens, les dessinateurs, les glaciers, le défilé de touristes, ... Mais il est déjà temps de quitter Carthagène et on récupère nos sacs pour ensuite attraper un bus. Comme d'habitude, quand on en a besoin, on n'en trouve pas. On monte dans le premier qui s'arrête et qui se rend au terminal. Finalement après 1h de stress car on ne sait pas du tout si on arrivera à l'heure, on aperçoit le terminal et on arrive à temps pour notre bus qui se rend à Medellín. Encore un bus de nuit qui mettra 14h et sur une route pas très sûre...


 
 

14 février : On échange Medellin contre Guatape et on passe la Saint Valentin dans une finca...

On a longtemps hésité à passer quelques jours à Medellín. La ville est immense (on s'en rend bien compte en arrivant en bus depuis Carthagène) et pas réputée comme très sûre à certains endroits. Le ton est donné dès notre voyage en bus depuis le nord. Nous avons choisi un bus de nuit pour une durée de 13h de voyage. En croisant l'Allemand qu'on avait vu à Taganga, on a d'ailleurs appris qu'un billet d'avion valait le même prix qu'un billet de bus. On n'a pas vérifié mais bon le bus c'est plus l'aventure ! Surtout quand on passe en pleine zone rouge du pays. C'est-à-dire, au milieu d'une zone où se trouve la guérilla. Après environ 4h de bus, nous avons récupéré des gens à un terminal plus au sud. Lilian dormait et Alicia qui a ouvert les yeux, a eu la surprise de découvrir un homme prenant une photo de chacun des passagers. Lilian dort et Alicia a juste le temps d'ouvrir les yeux qu'il l'a déjà prise en photo. Cette photo servira surement en cas d'enlèvement au cours du voyage... Sympa pour Alicia qui va rester à l'affut pendant tout le trajet. Le pire serait surement de se faire enlever et qu'on découvre ces photos de nous vraiment pas à notre avantage...
Comme nous écrivons ce texte en ce moment, c'est que nous sommes toujours en liberté, pas d'inquiétude.

La nuit fut courte, et nous arrivons à Medellín, une ville sans fin qui monte jusque sur les montagnes. Nous partons directement pour Guatapé, qui se trouve à 2h de route. C'est un choix que nous avons fait car Medellín est une grande ville qui a surtout pour intérêt sa vie nocturne. Nous ne sortons pas vraiment à deux et notre ami du Panamá Hugo n'étant plus en ville, nous avons décidé de ne pas rester. Cette ville a surement des attraits mais nous pensons que 2 jours n'auraient surement pas été suffisants. Or le temps nous manque un peu. Guatapé est donc un petit village (seules quelques rues et une place centrale), mais où nous ne regrettons pas d'être venus. Tout le monde est dans la rue, surtout à boire un coup sur la place centrale et nous prenons plaisir à faire de même. Un jus de fruit frais et une bière, voilà tout ce qu'il nous faut. On apprécie aussi de se balader le long du lac qui entoure la ville et dans ses rues colorées. Chaque maison à sa couleur et ses motifs dessinés sur la façade. L'intérêt principal de cet endroit, c'est le Peñon de Guatapé, une énorme masse de pierre posée en plein milieu de rien. Pour l'atteindre on prend un bus, et après 10 minutes de montée, reste encore 659 marches d'escalier qu'il faut gravir. Très dur pour Alicia qui s'arrête toutes les 100 marches (on a même le décompte sous les pieds !) pour reprendre son souffle. Mais arrivés en haut c'est un paysage d'une beauté inouïe qu'on découvre. On a même la possibilité de gravir encore quelques marches pour une meilleure vue. Devant nous, on a l'impression d'avoir une peinture. Le lac entoure quelques dizaines d'îles, dont Guatapé qu'on aperçoit au loin. On reste là un bon moment, à savourer la quiétude de l'endroit, et aussi pour reprendre des forces. Il faut déjà redescendre et c'est quand même plus facile même si les jambes tremblent un peu arrivées en bas. Notre séjour est donc déjà fini dans ce petit pueblo colombien dont nous avons fait le tour en 2 jours.

Nous retournons donc à Medellín au terminal nord, prenons un bus pour le terminal sud et encore un bus pour Manizales. Encore 5h30 (4h annoncées) pour rejoindre la région du café. Notre chauffeur étant pourtant à 100 km/h dans les virages... Il se permet même de doubler sans aucune visibilité. Nous arrivons heureusement en vie, mais quelle surprise nous avons en voyant que Manizales qu'on croyait être un petit village tranquille est en fait une ville immense ! On tombe de haut mais il est trop tard pour aller ailleurs. Depuis le terminal de bus, la jeune fille de l'accueil appelle des hôtels pour nous et nous en propose un, qui coûte plus cher que d'habitude mais qui vient nous chercher et propose un petit déjeuner. La dame qui nous récupère est Betsaveh (aucune idée de l'orthographe !). Elle a l'air plutôt gentille et parle beaucoup. On l'apprécie déjà. Mais quand on arrive chez elle, on découvre qu'elle héberge en fait des gens chez elle, et nous propose un dortoir pour le prix élevé annoncé... On tombe de haut et le prix pour la chambre est impensable. Mais elle nous a conduit jusqu'ici alors nous sommes un peu bloqués. Finalement elle nous laissera une chambre pour le prix du dortoir même si c'était déjà bien cher pour la chambre qu'on avait. On se sent un peu comme chez nous ici et à part une Américaine qui vit ici un an et quelques personnes de passage, nous sommes tranquilles. On se rend malheureusement vite compte que la plupart des choses intéressantes se trouvent bien plus bas, vers Armenia qui est à 2h de route. Tant pis on va au moins essayer de visiter une finca de café ici.

Le lendemain on se contente de visiter les alentours, pas très intéressants. Ce qui nous a plu, ce sont plus les voyages que les destinations finales. Déjà les télécabines qui passent au-dessus de la ville et qui servent de moyen de transport aux habitants. C'est sur les conseils de Betsaveh que nous sommes allés jusqu'au quartier de Villamaria. Il n'avait aucun intérêt pourtant et les "oeufs" ont été la chose la plus intéressante. Ensuite le voyage en bus pour aller jusqu'au village de Chinchina. Nous passons au milieu des montagnes remplies de champs de café ce qui rend le paysage assez particulier. Mais le village au bout ne vaut pas le coup et on s'en va vite pour reprofiter du trajet en bus. Nous finissons par un parc où le sentier qu'on voulait parcourir au milieu de la jungle est fermé. On repart donc à temps car il commence à pleuvoir très fort. En fait chaque jour, à 16 h, il pleut à Manizales. Une journée remplie mais pas très enrichissante et il nous reste encore à trouver une finca pour le lendemain car nous sommes venus pour ça. C'est surement le destin qui a fait qu'en rentrant nous sommes tombés sur Michel et Michelle, un couple de Québécois qui dormait également chez Betsaveh. Eux aussi cherchent une finca et celle proposée par notre hôte est trop touristique et le guide parle seulement anglais. Pas très typique pour une finca colombienne. À force d'insister, Betsaveh contacte une de ses amies ayant une finca et nous sommes tous partant pour nous y rendre le lendemain. Cette journée restera surement un de nos meilleurs souvenirs de Colombie et du voyage. Nous partons donc dès le matin avec Betsaveh qu'on paye pour l'essence et le service qu'elle nous rend. Nous arrivons ensuite chez Elizabeth son amie. C'est une femme de 60 ans souriante et qui nous met tout de suite à l'aise. Nous partons avant de manger pour une balade au milieu des champs de café et de goyave. Elizabeth nous laisse même ses deux gros chiens pour leur faire faire une balade. Nous sommes vite rejoints par Evelio, le mari d'Elizabeth. Il revient de 40 km de velo dans les montagnes et paraît très sportif. À force de discussion, nous apprendrons qu'il a 70 ans... On n'y croit toujours pas (jugez-en vous-même sur la photo !). Une bonne balade d'1h30 où nous discutons de tout avec Evelio. Ils sont retraités et seuls, c'est pour cela que passer la journée avec nous leur fait plaisir. Ils aimeraient même qu'on reste dormir ! Elizabeth nous a même laissé adresse et téléphone pour notre prochain voyage en Colombie. Elle nous propose de revenir pour 2 semaines rien que chez elle. Le repas du midi arrivé, on déguste un délicieux almuerzo et Lilian se régale de sa viande. Mais il est déjà tard et nous partons tous à pied pour une autre Finca car eux, n'ont pas de plantations de café. Nous n'avons pas encore atteint la maison qu'on est déjà au milieu des plantations de café, de bananiers et de mandariniers. Evelio nous explique déjà un peu la cueillette mais ce n'est pas encore la saison. Seules quelques graines rouges peuvent être ramassées en ce moment. Au moment où nous arrivons à la maison, nous avons la chance de tomber pendant les quelques minutes où les graines vont être traitées et triées par une grosse machine. Le bon café d'un côté pour l'exportation, les mauvaises graines de l'autre pour les Colombiens. Voilà pourquoi en Colombie, le café n'est pas bon ! En effet tout le bon café est exporté à l'étranger.
Nous finissons la balade dans les champs, en mangeant des mandarines fraichement cueillies, un délice. On parle de tout et de rien avec nos hôtes du jour qu'il faut bientôt quitter. Arrivés près de la route, nous décidons de prendre un bus, car un autre nous attend à 19h30 et que si nous écoutons Elizabeth et Evelio, nous ne partirons jamais ! On échange les mails, on prend une photo du groupe (avec Evelio qui fait rire tout le monde avec son cheese bien à lui : "whiskyyy") et on n'a pas le temps de dire ouf qu'Evelio a déjà arrêté un bus pour rentrer. Les aux revoirs sont rapides, pas le temps d'être tristes au moins. À part le repas, nous n'avons rien payé et avons passé une de nos meilleures journées de ce voyage. Comme quoi en cherchant un peu il est possible de trouver quelque chose d'authentique et des gens merveilleux. On repart tous ravis de cette journée et avant de partir on achète un peu de café en souvenir. En espérant qu'il est prévu pour l'exportation... Il est temps de partir pour San Agustin à 14h au sud, pour notre dernière semaine en Colombie....


 

21 février : Un week end à San agustin, une nuit dans le désert et une journée dans la grande capitale Bogotà...

12h de bus de nuit, et nous sommes arrivés jusqu'au sud du pays à San Agustin. Nous en avions entendu beaucoup de bien alors plutôt que d'aller danser la salsa à Cali, nous descendons directement dans la partie archéologique du pays. Nous danserons la salsa à Cuba, c'est encore mieux. San Agustin est un petit village, et l'intérêt principal ce sont les figures archéologiques qu'on trouve un peu partout autour. Ce sont des personnages en pierre, sculptés et enterrés qui ont été retrouvés il n'y a pas si longtemps. Les figures sont assez particulières mais impressionnantes car très bien conservées. On passe même devant une rivière qui coule sur de la pierre, où on aperçoit encore certains personnages sculptés. La visite se termine en hauteur, où on admire la vue et où on se repose un peu avant de repartir. Car la chaleur est intense dans cette ville et la marche est compliquée. Quand on aperçoit la piscine municipale plutôt pas mal pour un si petit village on se dit qu'on irait bien y faire un tour. On profite de San agustin pour se reposer un peu et trouver une agence de rafting pour le lendemain. On tombe sur la rabatteuse du village qui s'occupe de tout, et nous envoie même chez un Français, Amir. Malheureusement il n'y a pas foule niveau touristes et nous ne pourrons pas faire de rafting avant de partir. Le temps presse et nous devons déjà repartir après 2 jours ici. En marchant le deuxième jour, on se voit proposer pas mal de choses. De la balade de cheval à la visite d'une fabrique de cocaïne... Ayant envie de vous revoir un jour et de ne pas finir nos jours dans une prison Colombienne, nous avons décliné gentiment cette invitation louche.

Nous repartons dès le lundi pour Neiva, qui nous permettra d'atteindre Villavieja et ensuite le désert de Tatacoa. Ce désert dont personne ne parle vraiment et que nous avons trouvé au hasard dans notre guide, fut une magnifique surprise. Le prix pour s'y rendre est un peu élevé depuis Villavieja mais quand on aperçoit le désert rouge, on se dit que le voyage valait le coup. Il faut trouver cependant un endroit pour dormir et malgré le fait que l'on soit dans le désert, les hôtels ne manquent pas. Notre chauffeur nous dépose dans un endroit où il n'y a plus de place et nous sommes un peu étonnés de ne pas être les seuls à venir ici. Mais la deuxième est la bonne et celle que nous visions. La chambre est à un prix trop élevé mais nous demandons des hamacs, beaucoup moins chers, qui feront l'affaire pour une nuit. Dommage qu'il ne soit pas sous les étoiles mais bon. Au désert il y a également un observatoire à l'entrée, d'où l'on peut observer les étoiles accompagnées d'explication sur les constellations.
Avant ça, on pose nos affaires et à 16h nous partons découvrir le désert rouge. Il n'est pas loin mais déjà tellement impressionnant. On se croirait vraiment dans une bande dessinée de Lucky luke. Les chèvres, les cactus, les roches rouges et la chaleur qui nous essouffle. Lilian ne peut pas s'empêcher de prendre des photos. Nous sommes restés là jusqu'au coucher du soleil qui, pas de chance pour nous, s'est retrouvé caché derrière les nuages. On rentre donc car il faut manger vite pour aller à l'observatoire à l'heure. Finalement après avoir cru qu'on avait tout raté, on arrive pendant qu'un groupe de Français est en pleine séance d'explication. Il y a 4 télescopes énormes qui nous permettent de voir Saturne et quelques étoiles de plus près. Dommage qu'il y ai tant de nuages qui arrivent et nous gâchent la vue. Ensuite c'est un grand groupe de collégiens qui arrive. Nous restons pour plus d'explications et nous pourrons voir ainsi d'autres étoiles (après une file de 30 élèves), Jupiter et même une lune étrangement rouge. Il est difficile de comprendre tout ce que dit le guide mais on découvre des étoiles et des constellations que nous n'avons pas en France. Nous partons donc "la tête dans les étoiles" bien sûr et pour une nuit à "la belle étoile".

Le lendemain on se réveille avec le soleil, et les poules qui trainent autour de nous. On est levés à l'aube car nous avons choisi un tour en moto pour aller jusqu'au désert gris de Los Hoyos. Nous partons chacun sur une moto avec Nacho et Esneyder, qui nous expliquent un peu en chemin les différentes parties du désert, et il y en a pas mal. On passe devant des paysages tellement différents en quelques minutes. On arrive d'abord à "las ventanas". Ici nous avons un point de vue sur une partie du désert et quelques formations naturelles assez particulières. En effet dans la pierre on aperçoit un énorme crocodile, une tortue et même une tête de chien. Un peu moins cool, c'est Alicia qui descend du mauvais côté de la moto et se brûle la jambe sur le pot encore chaud... C'était déjà arrivé à Bali, mais chaque voyage à sa brûlure ! On continue pour Los Hoyos et on se retrouve enfin dans le désert gris. De là commence une marche de 45 minutes avec Nacho qui nous explique bien des choses et avec qui on passe un bon moment. C'est un homme tellement gentil qu'on a plaisir à discuter avec lui. On goûte avec lui des fruits du désert qu'on n'aurait jamais touché sinon, on apprend où trouver de l'eau en plein désert et on découvre les formations dues à la pluie sur la roche. Ce désert est moins impressionnant par sa couleur mais plus par ses différentes formations. Sur les photos vous verrez ainsi une botte mordue par un serpent, des sortes de fantômes, et même un visage... Nous avons donc appris grâce à Nacho à survivre si jamais nous nous retrouvons perdus dans le désert ! Et Alicia a même failli marcher sur un serpent qui s'est très vite enfui. Une bonne balade donc, et à 11h nous sommes retournés à Villavieja. Nous avons trouvé par chance une petite auberge pas trop chère avec une piscine toute neuve dans laquelle nous resterons toute l'après-midi. Le paradis avec la chaleur qu'il fait. En fin d'après-midi, on décide tout de même de retourner faire un tour jusqu'au désert qui est à quelques kilomètres. On découvre d'ailleurs que malgré la petite taille de la ville, les gens ne sont pas très aimables. Nous sommes donc mieux sur le chemin du désert, au milieu des pâturages et des vaches à bosse. On marchera environ 1h avant de faire demi-tour au coucher du soleil. On tombe au milieu de la route sur un Français rencontré en venant au désert, qui a réussi à louer une moto. Nous aurions tellement aimé mais nous n'avons surement pas été assez convaincants. Ici ce n'est pas comme en Asie et leur moto est un bien précieux qu'il ne loue pas à n'importe qui, on les comprend. La nuit à Villavieja est compliqué car il fait très chaud, mais on se lève à 6h pour prendre un bus et se rendre à Bogotá dans la journée.

Après 6h de transport, nous revoilà au point de départ et nous prenons un taxi qui ne trouve pas notre hôtel... Comme d'habitude. Mais en roulant on découvre une ville vraiment immense avec des graffitis un peu partout, c'est superbe. La Candelaria où nous dormons est un quartier très jeune, où on sent à tous les coins de rues "les cigarettes qui font rire", les murs sont colorés et une fois encore bien décorés. Nous n'avons malheureusement pas pu prendre de photos de la ville car nous sortions sans rien (pour plus de sécurité) et au moment où nous avons voulu essayer, il a plu. Tout restera dans la tête. Même chose pour la Plaza bolivar et ses centaines de pigeons (même des lamas !), le museo de Botero le peintre qui fait tous ces personnages et objets assez gros, le museo de Oro où les articles exposés sont magnifiques... Tant de choses à faire en une journée ! Nous avons aussi parcouru quelques marchés pour trouver encore quelques cadeaux. Par contre, la Candelaria devient beaucoup moins sûre la nuit tombée et cela devient beaucoup plus réel quand la petite mamie qui s'occupe de notre hôtel nous raconte les histoires des anciens touristes. Alva a 70 ans mais n'a pas perdu sa joie de vivre et elle parle tellement vite et de tout ce qui lui passe par la tête qu'il est difficile de la suivre. On hoche souvent la tête en n'ayant pas vraiment tout compris. Mais elle est tellement attachante et drôle. Nous partons donc de la Colombie avec de très bons souvenirs, de belles rencontres mais d'autres aventures nous attendent à Cuba que nous attendons depuis 6 mois et où il n'y aura surement pas Internet pour vous faire suivre nos péripéties...


 







 
 
 



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